Toujours dans l’idée de « rode-poncer* » mes gommes pour continuer à « bosser » sur la recherche de l’accroche optimale, je me suis dit que refaire un petit parcours connu, et avec assez de virages pour bien « abraser » les deux côtés des « pneuches », ouaich, ça devrait le faire….
Alors en route pour le Massif des Maures, direction Grimaud / Cogolin via Collobrières par la D14.
Samedi matin, 1er Juillet. Pas encore la foule touristique sur les serpents d’asphalte, il fallait en profiter. Et en effet, une fois quitté la périphérie de Collobrieres, guère plus qu’une ou deux voitures et même les cyclistes croisés ne furent qu’au nombre de…quatre ! Étonnant.
Ce petit RT très « local » a l’avantage de présenter ; comme je l’avais écrit dans un précédent post, deux choix possibles «d’aiguillage » après Collobrieres… Bifurquer sur la D39 pour monter vers Gonfaron et, chemin faisant, aller jeter un coup d’oeil aux environs de l’Abbaye de La Verne, ou poursuivre sur la D14 et filer vers Grimaud / Cogolin.
C’est cette dernière option que j’ai retenu pour la balade du jour.
Et c’était un bon choix. Pratiquement personne sur la D14. La petite route offrit, comme toujours, son lot de virages et un revêtement satisfaisant. Méfiance quand même, les « nids de poule » ne sont pas absents pour autant.
Mais que dire de ces zones ombragées, où l’on progresse sous les frondaisons rafraîchissantes quelquefois ajourées de « clairières » ou le soleil nous fait des clins d’oeil.
Tout en continuant je me demandais ce que nous allions découvrir, en approchant de Grimaud. Il faut expliquer, pour celles et ceux qui n’ont pas suivi les « événements incendiaires » de l’année passée, qu’un terrible « feu de forêt » a détruit une sacrée surface dans le Massif des Maures.
Ce n’était pas la première fois, hélas, et j’appréhendais de « voir » apparaître un décor gris lunaire et quasi-désertique en avançant vers Grimaud.
Et bien non. Pas tant que ça. Il est vrai que la « bande » carbonisée était davantage localisée entre Grimaud / La Garde-Freinet que la latitude à laquelle j’avais mis mes roues.
Néanmoins la nature avait connu aussi une attaque en règle des flammes, par endroits, peu étendus mais bien identifiables. On sait maintenant pourquoi le sinistre ne s’est pas davantage propagé.
Nos braves Pompiers, aussi bien au sol que dans les airs, ont réussi à « couper » le front de flammes afin que le feu soit circonscrit sur une zone sans possibilité de progression.
Cela a dû être un âpre travail car bien des arbres et autres « arbustes présentent encore une écorce bien sombre.
Là, il convient d’expliquer, sommairement, comment les Soldats du Feu parviennent à « contenir » un incendie sur une zone donnée et ensuite à éteindre les flammes.
En premier lieu diverses équipes « attaquent » frontalement le sinistre pendant que d’autres, en « aval » de la progression de l’incendie, tentent de lui barrer la route en créant un « mur » copieusement abreuvé de « retardant » ; déversé du ciel par les moyens aériens ( Trackers / Canadairs ) des Pompiers Volants…
En complément et conjointement des équipes au sol procèdent à l’ouverture d’une « saignée » très large dans le massif forestier. C’est littéralement une campagne « militaire » avec un plan stratégique que de s’attaquer à pareil « ennemi ». Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle les Soldats du Feu.
Si j’ai voulu, dans ce récit, leur accorder cette parenthèse quelque-peu hors-sujet, c’est pour souligner leur rôle, leur engagement total pour protéger la Nature, les Hommes et leurs biens.
Mais bien trop souvent ils ont été jusqu’au bout de cet engagement ; comme tout Soldat Honorable, en y laissant leur vie. Je leur rends ici un hommage, certes bien modeste, mais amplement mérité.
En approchant de Cogolin on fit une petite halte sur une aire de « parking » où figure une stèle érigée à la mémoire de plusieurs de ces braves Pompiers qui sont allés jusqu’au sacrifice ultime pour protéger cette Nature si fragile. C’était en 2003. Déjà ! Le temps passe et malheureusement ces terribles sinistres surviennent toujours ; laissant d’affreuses cicatrices en plein Pays et dans le coeur et le corps des Hommes.
Je suis resté un moment à « lire » le témoignage gravé sur ce petit monument érigé là afin qu’on « oublie pas »…C’est « con » hein ? Mais on ne se refait pas.
Je réalisais que j’avais parqué la machine sous un arbre lui procurant une belle plage ombragée. Je ne pus que constater, autre stigmate sinistre, que l’arbre en question était bien « noirci » pour avoir subi l’assaut infernal des flammes.
La Nature lui ayant offert une belle écorce en guise de « bouclier » il a survécu si on en croit la verdeur de son feuillage.
Bref, c’était pas le Désert Lunaire auquel je m’attendais, mais quand même, on ne peut ignorer ce qui s’est passé ici.
Surprenant comment les choses se passent. Tu pars « innocemment » pour une balade-détente et voilà qu’au détour d’une route où d’un chemin le « Passé » télescope le « Présent » tout en te permettant de penser au »Futur ».
Je veux dire en cela que soudainement tu te dis que tu devrais bien « faire gaffe » à ne pas en rajouter par…inadvertance ou inattention. Du coup je ne remets en « marche » le moulin qu’une fois sur la route. Bien éloigné du moindre « copeau » de bois pouvant se trouver au voisinage immédiat de mes échappements. On évitera aussi d’allumer la moindre « clope » ; sale habitude, et tout à fait dangereuse autant qu’interdite en pareils lieux.
A la place une bonne rasade d’eau fraîche ; ne dit-on pas l’eau c’est la Vie ?
Allez, un petit coup de « poussette » pour rejoindre le bitume, ma chère et tendre remonte en selle et je démarre pour poursuivre la balade.
Autre aléas du jour, les intercoms ont décidé de « bouder » chacun dans leur coin. Rien à faire pour rétablir le contact entre les deux bidules. Il est vrai que j’avais fait une mise à jour du micrologiciel des gadgets la veille et, comme de juste, j’ai pas vérifié immédiatement après si cela fonctionnait
J’ai tenté de manipuler les réglages lors de nos pauses, chemin faisant, rien n’y fit. Ce n’est qu’une fois de retour au bercail que j’ai dû me résoudre à replonger dans le « manuel » et après avoir réinitialisé les deux jouets selon les réglages « usine » que ces derniers consentirent, enfin, à rétablir la liaison.
Nous voilà arrivant à Cogolin, point tournant pour repartir vers nos pénates. Là, comme attendu, la circulation se densifia et on put s’apercevoir que les premiers « contingents » de vacanciers et autres touristes arrivaient pour prendre leurs quartiers d’été.
Partis de très bonne heure nous étions rentrés avant que qu’Hélios nous cuise un peu trop.
C’était une courte balade mais toujours reposante dès que l’on abandonne les axes les plus fréquentés. J’ai pu, une fois de plus constater les souffrances de la Terre, mais en me disant qu’elle a un avantage plus précieux que nous pour panser ses blessures : Elle a le temps…chose qui manquera toujours aux Hommes !
Ciao les Fadas, à la prochaine…
* « Rode-poncer » : néologisme de mon cru inventé pour la circonstance
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