NordKapp … Les CR

[mike]

Les photos de fin de journée vous récompensent des galères matinales. Jérôme habite au.....Paradis et vous aurez jouer les Anges pendant 24 heures

[diplomate83]

Pouahhhhhh ces images très belles mais sans doute moins que la réalité.
Et merdum pour l’équipement dont le ramage n’est pas à la hauteur du plumage va falloir trouver des astuces de substitution, style sac poubelle ou autre

[MetalRouge83]

Salut le Trio …. Encore un aspect de la magie du voyage où on découvre des sensations « culinaires » nouvelles. Ça aussi c’est intéressant et plus encore quand c’est partagé en heureuse compagnie.

Vos sourires témoignent, plus que mille mots, de ces instants. Dommage que la pluie soit venue « f… le Boxon » dans un décor pareil. Et que dire de l’amère déception d’un matériel qui ne remplit pas ses ….prétentions !

La « parenthèse » des ronds-points dans les tunnels ça je ne connaissais pas. Autre moment d’incertitude, avec un dénouement heureux

Merci à tous pour cette nouvelle «  Carte Postale » . Espérons que vos futurs kilomètres se feront au « sec » et avec sérénité

[kawavince]

ouai , les équipements pas étanches, c'est dur dur, quand tu as une journée de pluie et que t'es trempé, c'est la mer..
Sinon content pour votre arrêt en bonne compagnie, ca fait du bien ces moments de partage d'amitié et cela permet de découvrir des us et coutumes locales.
Pour les gants, je fais pas confiance aux gants soit disant étanches et j'ai toujours mes sur gants de pluie Dainese (avec les 5 doigts, pas comme certains moufles) , pas trouvé mieux jusqu'à maintenant.
Bonne continuation pour la suite qui devrait être exceptionnelle.

[SMILYTY]

Oui…
Je mettrais mes gants de pluie (à trois doigts ) à la prochaine pluie sans faute.

Ce sera demain ….


Envoyé de mon iPhone en utilisant Tapatalk

[SMILYTY]

NordKapp J17
Tromse (NO) - Melbu (NO) 300 km
69°39 N - 68°30 N
2 ferry pour 35 milles nautiques …

Une « soirée » au top qui a terminée à 2.30 et une bonne nuit de sommeil avec des rideaux et dans le noir total ! Merci Sophie, ton idée a été extra !
Levé à 8.30, douche, prépa.
Le soleil brille et il fait même 17° ce matin ! Le ciel est bleu à perte de vue!
Le temps est bien fou par ici aussi…

Un petit dej digne des plus grand hôtels intercontinentaux avalé, nous quittons nos hôte à 11.00.
Oui, comme le bateau prévu à 8.30 est annulé, le second de 10.00 nous faisait poireauter 4 h sur un port, nous avons préféré décaler notre départ et prendre le ferry de 12.00.
Nous allons avoir une longue journée !
Arrivée prévue à l’hôtel de Melba, ce soir, vers minuit….
On est Multifada ou on l’est pas !

Petit coup de booster pour ma Multi qui ne veut pas démarrer… (il va falloir que je change ma batterie dès qu’on aura trouvé un magasin de moto digne de ce nom, dans le sud du pays.

Après de bonnes accolades et embrassades, nous prenons la petite route qui nous mène au ferry.
Arrivés sur place, une grand queue de camping car, voitures et caravanes…
Nous remontons la file (à la française) et venons se poser en tete du convoi.
On papote avec un Normand qui fait le même parcours que nous, en voiture, avec sa femme.
Ils dorment dans des hôtels et visites sur 2/3 jours toutes les villes traversées.
Très sympa.

Quasiment immédiatement, arrive une Goldwing en duo qui vient se mettre à côté de nous. Puis, dans sa roue, une Multi Enduro 1260 crème, avec un pilote habillé en Klim de pied en cape.
Sourires, salutations motardesques et on entame une discussion sur le comment payer le ferry en Norvège.
Là dessus, le ferry arrive, ouvre son nez, et décharge camping car et voitures. Un jeune arrive vers nous, scanne nos plaque et nous encaisse 64Nok avec son téléphone.
Petit coup de booster pour ma pomme..
On rentre 2 par deux dans le ferry, on sangle, et le bateau appareillé.
Installés sur le pont supérieur, nous entamons un bla-bla avec le MultiNorvegien. Très sympa.
Sa femme est policière (en chef) et il nous donne quelques tuyaux routiers
Toujours bon à prendre!

JeanFi et Karim lui raconte la mésaventure Espagnole avec le gilet AirBag Klim… il écoute très attentivement et je pense qu’il va changer de gilet! Le Suisse est très convaincant…

La traversée sur une mer plate comme une feuille de papier ne dure que 45 min et nous arrivons assez vite sur l’île de Senja, dans le petit port de Botnhamn.
Ça y est, nous entrons dans les Lofoten !!!
Ma brêle démarre toute seule et les mousquetaires partent à l’aventure pour découvrir cette île.
Juste, ma clef se casse nette dans la serrure de la valise tribord.
Pince pour la ressortir, ouverture du sac LoneRider, super étanche celui là (et heureusement!), récupération de la clef de secours et la vie continue…

On a le temps, il est 13h et le bateau suivant est à 19.40 !
Alors on part sur les routes sinueuses de l’île, sous un soleil radieux et un ciel bien bleu. Il fait 17°.

Viroleuse à souhait, la route nous amène d’abord à Storsvingen après avoir passé de nombreux lac d’altitude (ici, 150/200 m c’est déjà très haut!) la neige est encore bien présente sur les sommets environnants.
Village somptueux au bout de nul part… des maisons typique, on sent qu’ici, le niveau de vie est bien haut…
Et le calme règne dans ce petit port de pêche, avec des petits, des moyens et des gros.
Une belle « usine à poisson » trône à l’entrée/sortie du village.

Je ne vous compte pas les pauses photos, sinon je vais inonder le forum… (déjà que cette aventure y prend pas mal de place…)

Nous parcourrons toutes les routes du nord ouest de cette île qui fait quand même 100km de long sur 70 de large… une bagatelle par mis les 55000 îles que compte la Norvège…
Et la, mes amis, comment dire…
Nos 6 rétines se sont fracturées les unes après les autres, à tous les virages, avec ces paysages magnifiques!
Je ne trouve pas les mots pour détailler ce que nous avons vu …

Je vous laisse profiter des photos en vrac de notre journée…

Arrivés au port à 17.00, nous remontons la file interminable des caravanes et camping cars (+ quelques voitures) et nous nous positionnons derrière un troupeau de BMW plaques allemandes, propres, luisantes, avec des pneus route…
Normal quoi…
Nous sommes tous en tête de file, sur le parking d’attente des motos.

Et la, on sait qu’il faut qu’on poireaute 2,5 heures avant de se présenter à l’embarquement.
Un petit restau pas loin et hop, on en profite pour aller se sustenter quelque peu…
3 burgers, 2 bières et 1 verre de vin blanc (devinez pour qui) puis 2 glaces… miam…
Nous préférons dîner avant d’embarquer, les snacks proposés à bord ne sont jamais de grande qualité !

En terrasse, face au port, nous refaisons la journée tout en dînant.
À 18.30, le bateau se présente dans le port…
Je décide de descendre à l’embarcadère pour me rapprocher de l’action et prendre quelques photos.
Sur le mur du bureau d’embarquement, un panneau affiche les horaires de départ.
Notre bateau est annoncé pour un départ à 19.00 !
J’appelle vite les garçons restés en terrasse pour qu’ils rejoignent leur machines…
Il est 18.45 et le ferry commence à « vomir » ses caravanes, camping cars, camions, motos…
Une Multi Enduro bien chargé sort du bateau et nous échangeons des grands signes familiaux…
Comme quoi, avec les Multis, tout est permis !

Notre tour est venue d’embarquer.
Les motos en premier, au grand désespoir des caravaneux qui voudraient bien être à notre place!
Je précise que finalement, tous les véhicules qui étaient dans la queue n’ont pas pu tous embarquer…
Le bateau n’est pas très grand, même s’il est plus imposant que celui de ce matin et plusieurs camping car resteront sur le parking.
Le prochain ferry est demain à 11.00….
Bonne et douce nuit sur le parking pour les caisses blanches… bien à vous !

Les motos sont parquées dans une alcôve, dans le garage du « monstre à grande bouche)
Les Crew nous montrent les sangles et nous fixons nos machines pour la traversée.
Ici, ce qui est top, c’est que tu peux tout laisser sur ta moto, casques, gants, caméras… même les clefs si tu veux ! Il n’y a pas de voleurs.

Mon voisin de bâbord est un allemand qui a malheureusement pas béquillé correctement sa moto.
Elle commence à tomber (avec lui dessus) sur celle de son copain. 2 GS qui s’emboîtent, ça fait désordre.
Alors, comme j’étais entre nos deux motos, je l’ai retenue de la main droite et de la main gauche je me suis accroché à ma moto qui était déjà sanglée.
Avec force et panache, et un gros cris de rage (pas de douleur encore) j’ai fortement participé à ce que cette GrosseVache retrouve son point d’équilibre et que son (gros) propriétaire puisse à nouveau béquiller correctement.
Operation réussie !
Même pas un regard, même pas un merci. Je peste assez fort et je sens une douleur dans la main et un petit picotement dans l’épaule droite (la mauvaise…) et la Karim, avec son flegme Suisso-Savignoland, attrape en allemand le motard et lui explique ce qu’est la politesse.
Il vient me remercier et s’excuser platement .
Affaire réglée. Merci Karim d’avoir redonné un peu de savoir vivre à ce sans gêne et sans sens. !!
Les 2 douleurs disparaîtront dans le 1/4 heure suivant.
Don’t act…

Nous montons sur le pont extérieur où il fait encore jour (bien sûr, nous sommes encore au dessus du cercle polaire) et la température est toujours de 17/18°. Très agréable !

Le bateau quitte le quai a 19.18 et prend la direction de l’île voisine de 2h, Andoya.
JeanFi s’installe à l’intérieur pour une sieste méritée et Karim et moi. Nous restons dehors pour profiter.
La mer est calme, mais le bateau a tendance à bouger quand même un peu, comme un tangage pendulaire.
C’est plutôt désagréable mais perso, ça ne me gêne absolument pas.
J’ai la chance d’avoir un peu le pied marin… (25 ans de bateau, ça endurci le bonhomme !)

Arrivée au port à 20.45.
Il fait grand jour et le soleil est encore haut dans le ciel…
Il ne fait plus que 14°…
On attaque la route et on en a pour 2.30…
La route est belle, viroleuse à souhait et nous la croquons avec plaisir.
Encore des paysages sublimes arrosés par ce soleil de minuit…
Quelle chance nous avons ! (On l’a un peu provoquée quand même…)

Ça passe plutôt vite en faisant quelques pauses photos …
Pas mal de vidéos…
Encore un bon moment de roulage .
Contourner les Fjords, l’eau est turquoise, plein de petits îlots …
C’est très beau… et une espèce de quiétude plane en cette soirée…
Nous sommes quasiment seuls sur la route et croisons des camping car qui sont regroupés sur des parkings comme sur le périphérique..
Bonne nuit à eux aussi !!!

Une petite pause à la station-service avant d’arriver à l’hôtel pour un plein mérité.

Le suédois qui tient l’hôtel a accepté de nous attendre jusqu’à minuit.
Nous arrivons à 23.30, il nous sert un coup à voir et nous briefons pour la journée de demain.

La chance que nous avons, c’est que l’hôtel ciblé par JeanFi est juste devant l’embarcadère du ferry qui part demain matin à 7.50.
Il faudra être prêt pour un embarquement à 7.15/30…

Il est 00.30, le jour est encore là, le soleil brille, il fait 14°….

Ce soir la lessive attendra un peu…
Dans la chambre, préparation des affaires pour demain et au dodo vers 1.30.
Il fait encore très jour et toujours 14°.
La piaule est sympa mais la vue est un peu naze…
Terrain vague, hangar….
Bon, on s’en fou, ce n’est que pour dormir…
Heureusement qu’il y a les montagne en fond qui relèvent le niveau !!!

To be continued …







































Envoyé de mon iPhone en utilisant Tapatalk

[scharrach]

Ouah, qui a éteint la lumière ? Je ne vois plus rien, j’ai perdu la vue avec ces photos
Vous devez faire du deux, avec de telles paysages
Sinon pour les prochaines pluies (que je ne vous souhaite pas) mets tes pieds dans ton sac étanche plutôt que dans tes bottes (ok je sors)



Envoyé de mon iPhone en utilisant Tapatalk

[diplomate83]

des pétages de rétines à chaque virage, et de toute cette beauté vous en avez pas mare

[papagayo58]

Quelle beauté ces paysages!
Et quels fadas vous êtes.
Merci de prendre le temps de nous conter ce voyage à des heures pendant lesquelles nous dormons afin que nous ayons notre lecture matinal
Merci.

[MetalRouge83]

Salut les aventuriers ….je ne peux que me joindre au concert d’appreciations de nos camarades en observant ces magnifiques contrées que tu as si bien immortalisées

Quant à l’episode du « motard » germanique et bien ce n’est pas surprenant. Comme dans toutes les « communautés » il existe toujours un pourcentage de tristes sires n’ayant aucun respect, politesse, savoir-vivre.

J’ai souvent observé que plus tu es « gentil » plus on te prend pour….ce que tu n’es pas
Il ne reste qu’a oublier ce triste constat et préférer se souvenir de ces fantastiques paysages contemplés. Merci encore pour ces « albums journaliers » qui me font voyager hors de mon quotidien. C’est formidable et très apprécié. Merci à tous les trois Antoine, Karim et JeanFi

[mike]

Encore merci Antoine pour cet épisode "surnaturel".
Senja ? Je dois y rester trois à quatre jours pour de la randonnée pédestre. Trop hâte !

[Poiuzt]

Il est temps de faire une petite parenthèse. Nous avons eu la chance, que dis-je, le bonheur d'être accueillis par un ami de longue date d'Antoine dans sa maison sise à 35 km de Tromsø, dans la grande banlieue en quelque sorte. Sauf que pour le coup, ici, la grande banlieue signifie au bord d'un fjord, dans une nature exceptionnelle, sans enquiquineur et avec une vue à couper le souffle. Et si vous croyez que je fabule, demandez à Antoine et JeanFi ce qu'ils en pensent.

Nos hôtes, Sofie et Jérôme, nous ont accueillis comme leurs proches, avec une extrême gentillesse, une bienveillance revigorante et une envie de nous faire partager leur quotidien parsemé d'images merveilleuses. Pensez, depuis leur chambre, confortablement couchés dans leur lit, ils peuvent profiter du spectacle hallucinant des aurores boréales durant la saison hivernale, alors que l'été, tout aussi confortablement, ils savourent le soleil de minuit et profitent de ses bienfaits (surtout après une nuit quasi semestrielle).

Pour nous, simples pèlerins à 2 roues, nous sommes face à une vue qui nous est totalement inconnue. Nos hôtes nous expliquent que les Norvégiens sont résolument tournés vers l'extérieur. A la moindre occasion, ils sortent, qu'il fasse beau ou moins beau (comme ils disent, il n'y a pas de mauvaise météo, juste de mauvais habits) et comme tout un chacun en Norvège peut revendiquer son droit d'accès à la nature, il est tout à fait possible de camper partout où bon vous semble (enfin, pour autant que vous respectiez une distance de 100m entre votre tente et des habitations éventuelles). Et c'est ainsi que nous découvrons que certains jours, nos hôtes doivent gentiment expliquer à des touristes parfois complètement ignares les quelques règles qu'il faut connaître pour rendre l'expérience acceptable par tous, comme notamment ne pas confondre nature et propriété privée .

Quoiqu'il en soit, après avoir été rincés comme nous le fumes (pour plus de détails, cliquez ici), être accueillis par nos hôtes fut particulièrement réconfortant et nous les en remercions avec toute la gratitude qui sied à pareil acceuil. Non seulement nous avons pu profiter de leur charmante maison, mais Jérôme, fin cuistot, nous a préparé une série de plats en format "mezze" qui faisaient la part belle aux plats locaux, comme la baleine crue, la baleine fumée, l'omble chevalier fumé ou le saumon fumé, et des plats plus au sud tels le tatziki, l'omelette oranaise, les rillettes de thon et j'en passe et des meilleurs. La qualité des plats n'avait d'égale que l'extrême prévenance de Jérôme qui, nonobstant de les avoir tous préparés, nous en explique les secrets tout en nous régalant de ses anecdotes norvégiennes. Il faut savoir que Jérôme a franchi le Rubicon il y a seulement 7 ans et que maintenant il commence enfin à pouvoir s'intégrer socialement dans un pays dont la langue est particulière (mais bien moins que le finnois qui reste réellement à part) tout en étant assez proche de l'allemand. On sent que les Angles ont bien influencé ce pays et c'est sans surprise que nous sommes confortés par nos hôtes dans notre ressenti. Les allemands ont bien aimé la Norvège en 39, et maintenant ils l'aiment encore plus. À tel point que ce sont les principaux touristes et qu'ils l'envahissent chaque été avec leur camping cars ou leurs GS, parfois même les deux

Donc on a mangé de la baleine. Franchement ce n'est pas mauvais et même cela rappelle le bœuf quand elle est fumée (notamment la brasaola, pour ceux qui connaissent). Crue, la baleine est très différente et si à l'attaque le goût est "viandard", la note de fond est quant à elle résolument "poiscaille", ce qui peut résolument surprendre plus d'un convive. Cuite, par contre, la baleine ne ressemble à rien (texture et goût sont bien à elle), mais elle perd son côté poiscaille. Bref, la baleine n'est pas mauvaise en soi, mais en la mangeant, en ce qui me concerne, j'ai eu un gros sentiment de culpabilité car tous les pays ce cétacé est protégé. Sauf en Norvège, en Islande et au Japon. Donc rapidement je me suis senti déphasé par rapport à la situation et, aussi bonne puisse-t-elle être, son goût est irrémédiablement perverti par la culpabilité de manger un mammifère protégé.

Jérôme et moi nous rendons compte que nous avons pas mal de choses en commun, dont notamment un pays et des parents qui vécurent la même expérience, sous les mêmes auspices et dans la même veine. Là encore, étrange destinée que la nôtre qui voit nos pas croiser ceux des autres sur des chemins improbables.

Jérôme est un capitaine de bateau professionnel alors que Sofie travaille en tant qu'animatrice socio-culturel pour la ville de Tromsø. Ce mélange des genres donne à ce couple charmant un intérêt encore plus marqué et c'est avec gourmandise que nous dévorons les plats et nous nous délectons de leurs histoires. C'est ainsi que nous comprenons comment les Norvégiens travaillent, mangent, s'occupent, comment ils achètent et comment ils deviennent propriétaires, comment ils dépensent, comment ils jugent leur fond souverain et comment ils appréhendent la vie. Je ne vais pas vous raconter ici tout ce qui a été expliqué par nos hôtes, mais je dirai en synthèse que les Norvégiens sont bien plus riches dans le sud que dans le nord (ceci expliquant mon premier ressenti), qu'ils placent leur bien-être familial et personnel au dessus de leur travail, qu'ils sont disciplinés, délateurs (on comprend mieux pourquoi en 39 certains d'entre eux ont largement soutenu les nazis) et peu amènes envers les gens qui ne respectent pas les règles. Comme évoqué, leur relation à.la nature est particulièrement forte et ils se posent plein de questions quant à l'usage de leur fond souverain (1'700 milliards d'euros, tout de même).

Nous évoquons aussi les fermes piscicoles (ou fish factory pour les initiés), ces horribles camp de concentration de saumons qui sont entassés dans des silos marins avec une densité qui ferait pâlir d'envie un propriétaire de HLM chinois. Ils sont tellement nombreux qu'ils n'arrêtent pas de se blesser, qu'ils sont sujets toutes les infections et qu'ils sont abreuvés d'antibiotiques (que nous mangeons in fine). Franchement leur condition n'est pas acceptable et c'est avec un pincement au coeur que je vois, fjord après fjord, des centaines de ces usines. Le pire est que parfois ils s'échappent et affectent la faune locale. Mais peut on leur en vouloir de tenter la grande évasion ?

Le temps passe, Jérôme nous invite à aller visiter les alentours et nous sommes une fois de plus ébahis par la beauté des lieux. A tel point que je me demande pendant de longues minutes si, moi aussi, je ne pourrai pas succomber aux charmes redoutables de la Norvège car, tout en écoutant Jérôme nous expliquer la faune et la flore qui sévit dans le cercle polaire, je me sens de plus en plus enclin à vouloir profiter de ces jours sans fin. Plus j'expérimente, plus j'apprécie. Quant à l'hiver, c'est une autre affaire, mais en ce qui me concerne, une nuit qui dure 6 mois ne me pose pas de problème particulier. Et durant ces longues minutes, je commence à imaginer comment quitter ma Suisse pour aller vivre dans le cercle polaire. Comment ne pas y songer quand un soleil de minuit magnifique vient exacerber mes sens et transcender cette beauté magique.

Croyez-moi (ou pas), mais en ce qui me concerne, ce genre de géographie magnifiquement sauvage couplée à une vie sociale réduite à sa plus simple expression me convient tout à fait. Même que j'en ai rêvé très souvent. Et maintenant que je touche de mes doigts la chose, mon envie s'accroît. Puis on retombe sur terre et on se rend compte qu'un tel revirement poserait beaucoup de problèmes, pas vraiment à moi, mais à tous ceux qui me sont proches et du coup .. soupir.

Enfin il est temps de partir. Nos hôtes, une fois de plus, nous choient. Après un petit déjeuner qui n'a de petit que le nom, nous les quittons le cœur serré. Les étreintes passées et les promesses d'un "revoir" prononcées, nous reprenons notre périple et refermons cette parenthèse magique.

Merci Jérôme, merci Sofie pour votre accueil chaleureux et votre gentillesse qui, l'espace de quelques heures, nous ont transportés ailleurs.

[diplomate83]

et merci à toi Karim de nous faire passer ton ressenti bien profond et qui donne envie de connaître ce sentiment autant que les photos d'Antoine peuvent nous donner envie d'aller voir par là-bas. Merci merci et mille fois merci

[mike]

Merci Karim de prendre le temps de cette réflexion et surtout de nous la faire partager.
Ce double prisme que nous proposent Antoine et Karim est une chance, une richesse immense pour tous les
MERCI XXXL

[MetalRouge83]

Chapeau Karim ….pour ce partage émotionnel et qui réveille en moi des souvenirs de voyage….passés . Je présume te comprendre quand tu exprimes ce sentiment de rupture, cette attirance pour un autre …pays, avec ses richesses humaines et culturelles.

Mais malheureusement tu en es venu aux conclusions qu’imposent notre « réalité » où il est très difficile de modifier sa trajectoire sans impacter celles et ceux qui font que notre vie ; a moins d’être un ermite ascétique, n’est pas si facile que cela…à changer !

Peut-être te consoleras-tu, comme ton serviteur, en te disant que ces instants vécus te confortent dans tes valeurs et ton goût pour, comment dirais-je ?… l’Essentiel !